Des héros pour nos enfants victimes

Il y en a peu, mais il y en a. Ce sont de vrais trésors universels, des personnes qui parviennent à rendre notre monde meilleur en protégeant les plus faibles d’entre nous, c’est à dire, nos enfants. Certains le font même au périple de leur propre vie…

Si on me demandait qui est mon idole et que je n’avais qu’un seul choix à dire, ce serait Mme Sabine Zlatin.

Née le 13 janvier 1907 à Varsovie en Russie (la Pologne actuelle), Sabine Chwast quitte son pays natal vers 1920 pour entreprendre des études en histoire de l’Art en France à Nancy. Elle y tombe amoureuse d’un jeune étudiant juif de Russie, Miron Zlatin. Miron et Sabine se marient le 31 juillet 1927 et acquièrent une ferme avicole en 1929. Ils sont tous deux naturalisés “français” le 26 juillet 1939.

Sabine et Miron zlatinLa guerre éclate en septembre 1939… Sabine décide de suivre des cours de formation d’infirmière militaire à la Croix-Rouge à Lille.

N’ayant d’autres choix avec l’avancé d’Hitler et des propagandes antisémites nazis, en 1940, le couple fuit et s’installe dans un petit village de France nommé Izieu.

Ils y fondent en mai 1943 la colonie des Enfants d’Izieu qui abrite des enfants juifs. “La colonie est un lieu de passage dans un réseau de sauvetage composé d’autres maisons, de familles d’accueil ou encore de filières de passage en Suisse. Au moins 105 enfants, juifs pour la plupart, y sont accueillis à partir de mai 1943. Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon dirigée par Klaus Barbie, arrête les 44 enfants de la colonie et les 7 éducateurs présents.” (Wikipédia)

Ce jour fatidique, Sabine est absente… sentant venir le danger, elle s’est rendue à Montpellier pour demander à un abbé de l’aider à disperser la colonie des enfants… trop tard.

 

pierre enfants izieu

En juillet 1945, plus d’un an après la rafle, Sabine apprend que les 44 enfants ont tous été exterminés à Auschwitz… et sur les 7 enseignants, une seule en est revenue vivante: Léa Feldblum. Le grand amour de Sabine, Miron Zlatin, est mort fusillé dans les Pays Baltes.

Le procès de Klaus Barbie peut avoir lieu grâce au travail acharné des époux Klarsfeld qui depuis décembre 1971 ont traqué l’assassin jusqu’en Bolivie (Amérique du sud, Lima, Pérou). Il y avait semble-t-il été déporté par les Américains… Le criminel de guerre y est extradé et jugé à Lyon en 1987.

Voici les archives datant du 27 mai 1987 du témoignage exceptionnel de Mme Sabine Zlatin tiré directement du procès dans le documentaire “Izieu, des enfants de la Shoah” (TV5, juillet 2015). Âgée de 80 ans, se tenant droite devant le monstre Barbie, Sabine Zlatin crie haut et fort devant toute la cour, tout ce qui devait être dit concernant le massacre des 44 enfants et 7 enseignants:

 

Lorsque je n’ai plus aucun courage pour donner une voix aux enfants victimes, quand je me fais bombarder de toute part, j’écoute en boucle ces témoignages héroïques. Leur immense humanité me va droit au cœur. Ces personnes sont de réelles lumières dans la noirceur. Dans l’extrait ci-haut, on y voit aussi Paul Niedermann, un des enfants qui avait par chance quitté la colonie quelque temps avant la rafle… ainsi que Mme Ita Alaunbrenner, la maman de 2 fillettes massacrées, Nina et Claudine…

“C’est grâce au journaliste Ladislas de Hoyos que Klaus Barbie est retrouvé en Bolivie. L’ancien chef de la Gestapo qui s’était réfugié en Amérique du sud et se faisait appeler Klaus Altmann est interviewé et pris au piège (il le fait s’exprimer sur Lyon en français) par Ladislas en 1972, pour Antenne 2. Le 4 juillet 1987, au terme de neuf semaines de procès, et après six heures et demie de délibération, la cour d’assises du Rhône reconnaît Klaus Barbie coupable de dix-sept crimes contre l’humanité et le condamne à la prison à perpétuité. C’est la première fois que ce chef d’accusation est retenu en France. Le 25 septembre 1991, Klaus Barbie meurt à la prison Saint-Joseph à Lyon, à près de 78 ans, des suites d’un cancer du sang.” (Wikipédia)

Les plus jeunes enfants de la rafle d’Izieu n’avaient que 5 ans… les nazis prenaient également plaisir à tuer des bébés bien sûr, pour ensuite détruire toutes les photos et les moindres preuves de leur existence suite au massacre. Mais grâce à des êtres humains plus grands que nature, des géants debout face à toutes ces horreurs inhumaines, la trop courte histoire de toutes ces victimes restera à tout jamais gravés dans nos mémoires.

Sabine Zlatin est décédée le 21 septembre 1996 à Paris. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse dans la Section 18.

Colonie d’Izieu, été 1943.

enrfants d'Izieu

 

 

 

 

6 Replies to “Des héros pour nos enfants victimes”

  1. Mélia Richer says:

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    J’ai eu des frissons lors du témoignage de Mme Sabine… une très grande dame, ça c’est certain.
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    Le pire, c’est qu’encore de nos jours, des enfants se font massacrer tout près de chez nous… et plusieurs aimeraient le faire en silence et toute impunité…
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    Il faut demeurer vigilent, toujours et encore… merci xoxo

  2. L. Paquette says:

    Un article qui nous fait voir ce qu’il y a de meilleur dans les êtres humains, et ce qu’il y a de plus horrible dans les inhumains… bonne idée de les nommer différemment d’ailleurs. Bravo.

  3. Catherine L says:

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    Quel monstre ce Barbie. Il mérite vraiment ce dont il a été accusé et jugé coupable… crime contre l’humanité. D’ailleurs tous ceux qui touchent aux enfants et les maltraitent devraient être accusés de cela à mon humble avis.

  4. Michel LF says:

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    J’ai appris plusieurs choses en lisant cet article. Ça réchauffe à la fois le cœur, et ça le glace… le bien contre le mal. Un perpétuel combat qui nous demande beaucoup de courage jour après jour.

  5. Franck Legris says:

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    Bravo à ceux qui ont traqué Barbie jusqu’au bout du monde. Quel lâche de se terrer ainsi, et oui, pas de félicitations à faire à ceux qui l’ont expatrié au lieu de le juger sur le coup. Il a vécu de bien trop longues années en toute impunité à conseiller (sûrement) d’autres fous comme lui à devenir plus fous encore.

  6. J Bilodeau says:

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    On ne voit aucune peine ni aucun remord sur le visage de ce fou dangereux Barbie. Il souri comme un innocent comme si il était dans un show de divertissement. Honte à cet homme et tous ceux qui lui ressemblent de près ou de loin.

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