III. Pour ne pas offenser la cour
En date du 23 septembre 2012
À la cour de Gatineau le 8 mars 2010 lors d’une audience publique, on m’a fait jurer de dire « toute » la vérité. En sortant de là, j’ai noté que personne ne m’a fait dé-jurer.
Alors puis-je continuer à dire « toute » la vérité, votre honneur?
Flash back : objections et encore des objections. Mon expérience à la cour en tant que victime m’a tristement apprise que notre système de justice ne désire pas toute l’entendre, la vérité. Je leur rappellerai donc qu’à l’extérieur des murs de leur joli palais, c’est LA VRAIE VIE. Et dans la vraie vie, lorsqu’on sait à quelle vitesse les juges remettent les criminels en liberté, leurs jabots et leurs belles toges ne leur servent même plus à rien, car ils vont se prendre les pieds dedans assez vite si un criminel leur court après eux aussi.
Donc, je présume que dans la vraie vie, j’ai enfin le droit de dire vraiment « toute » la vérité et « rien » que la vérité, car il en va de la vie et de la sécurité de milliers d’êtres humains et de leur droit fondamental de vivre.
Oui, je crains qu’on veuille rapidement me faire taire et qu’on me traite encore de tous les noms, mais j’y suis déjà habituée. Mon supposé père a voulu me tuer dès l’âge d’un mois, alors j’ai dû apprendre toute seule à me défendre pour survivre jusqu’ici et c’est en osant parler que j’y suis parvenue. Alors je leur souhaite à tous : bonne chance.
Avant d’entrer dans le feu de l’action, voici un petit préambule poli.
En tant que simple citoyenne du Québec (pas de poivre de Cayenne et pas d’armes), j’ai entièrement besoin de notre système judiciaire et j’en suis extrêmement consciente.
J’aimerais qu’il soit clair que j’ai aussi infiniment de respect pour tous ces hommes et toutes ces femmes qui y consacrent leur vie depuis des siècles et des siècles, rien de moins. Assurer le bon maintien de la sécurité publique est fort complexe et le fait de vivre en société soulève des problématiques qui ne peuvent être résolues en cliquant des doigts.
Évidemment, j’ai bien expliqué dans le chapitre précédant que s’il s’agissait de trouver « à qui la faute » de toutes les faiblesses de notre système, je la mettrais sans hésiter sur le dos des criminels et de leurs nombreux amis. Ce sont eux qui gâchent la sauce et qui nous obligent à passer notre temps à répéter encore et encore qu’il n’y a pas qu’eux qui ont le droit de vivre sur cette terre. Si ce n’était de leur égoïsme et de leur gros nombril démesuré, on n’aurait jamais besoin de se casser la tête pour établir un système de justice afin que tous aient le droit de vivre en sécurité et en paix, puisque ce serait un droit acquis dès notre naissance.
Je suis consciente que depuis la nuit des temps, si on étudie un tant soit peu l’histoire de l’humanité, on y voit des hommes et des femmes qui évoluent peu à peu et qui cherchent des solutions sensées pour vivre heureux… et en société. Tout cela est remarquable au fond, car il s’agit d’un long processus de recherche d’équilibre.
Bon. Suffit pour les gants blancs.
LA VÉRITÉ ABSOLUE, c’est que notre système judiciaire est présentement… un SYSTÈME DE JUSTICE D’AUTRUCHES. Et sur l’affiche devant les jolis bâtiments, je présume qu’il faut plutôt comprendre : PALAIS DE JUSTICE DES AUTRUCHES.
Oui, je tiens immédiatement à faire des excuses sincères et du plus profond de mon cœur… aux vraies autruches. Car les vraies autruches, ce sont des gros oiseaux du désert qui ne peuvent pas voler et je comprends qu’elles puissent se mettre la tête dans le sable pour des raisons de survie.
Non, je n’ai cependant aucunes excuses à présenter pour les êtres humains qui aspirent être doués de raison et de conscience (charte des droits de l’homme) et d’un langage articulé et d’intelligence (dictionnaire) mais qui volent trop souvent bien plus bas que vous, les vraies autruches.
Et il y a tant d’autruches dans notre système judiciaire actuel, que même les chinois sont en réel danger d’en voir ressortir quelques têtes sur leur propre continent.
Afin de prouver la véracité de mes propos, en voici la PREUVE HORS DE TOUT DOUTE.
Procès verbal informatisé non-confidentiel que tout bon citoyen peut se procurer au palais de justice des autruches de Gatineau. Document avec l’entête « Justice Québec ». Il suffit de demander mon nom : « dossier no 550-01-024871-065 » en date du 22 janvier 2008.
On peut y lire noir sur blanc au recto : accusation/article 177 (intrusion de nuit) : déclaré COUPABLE, coché avec un beau X. Puis au verso : ABSOLUTION INCONDITIONELLE, coché avec un autre beau X.
Recto : coupable. Verso : on oublie tout. Recto : je me souviens (devise du Québec). Verso : je ne me souviens de rien (devise du palais de justice des autruches).
En tant que « no 550-01-024871-065 », moi, Sylvia Ribeyro, citoyenne du Québec, j’affirme hors de tout doute raisonnable que ce jeu d’autruche m’épuise totalement. J’ai beau tenter de retourner la feuille à la vitesse de l’éclaire, je ne vois rien de juste là-dedans. Ma vie demeure en réel danger, ainsi que celle de tous les citoyens du Québec.
Une absolution, c’est le pardon accordé à un coupable, l’exemptant de l’exécution de sa peine.
Pourquoi. Pourquoi pardonner à un criminel. Qu’est donc cette folie d’accorder un pardon sans prendre en compte les répercutions graves sur la vie des victimes et d’oser appeler ça de la justice.
À tous les jours au Québec, ceux qui nous imposent ces lois imbéciles ne peuvent tout de même pas prétendre qu’ils n’ont jamais vu notre devise « JE ME SOUVIENS » se trimbaler sur des milliers et des milliers de derrières de véhicules… et même des leurs!!!
Non, non, non et non. Les victimes ne sont pas des martyrs que vous pouvez utiliser ainsi tout bonnement parce que vous n’avez pas le courage de vous servir d’un brin de votre raison, de votre conscience (je répète, charte des droits de l’homme), de votre langage articulé et de votre intelligence (je répète encore, dictionnaire).
Qu’en est-il aussi des causes où la “folie passagère” ou les “troubles d’adaptation” du criminel diminuent la peine? Il n’y a aucun facteur qui puisse soustraire les souffrances infligées aux victimes, et surtout pas de causer la mort d’enfants: donc tous les facteurs doivent aussi s’additionner du côté des criminels, un point c’est tout.
Quel exemple donnez-vous là aux criminels? Puisqu’ils voient que vous ne vous servez pas de votre tête, c’est évident qu’ils ne se serviront pas plus de la leur et risquent de devenir encore plus dangereux!!!
Arrêtez de faire de l’AMNÉSIE VOLONTAIRE. Ça ne prend pas une 40 watts (et moins) pour comprendre que les victimes doivent vivre tous les jours avec les répercutions des gestes des criminels… toute leur vie!!! Et souvent même, malheureusement… comment dire? Toute leur mort.
Coupable d’intrusion de nuit, Bozo ne pourra plus VOYAGER?
On… s’en… fout!!!
Bon. Au palais de justice des autruches on dirait plutôt « refusé, non pertinent » mais il me semble que ces mots sont vraiment trop faibles compte tenu du niveau d’immoralité de la question posée.
Réfléchissez donc que la victime elle, devra vivre pour le reste de sa vie avec des flash back où elle ne se sent même plus en sécurité DANS SA PROPRE MAISON!!!
Coupable du meurtre de ses deux jeunes enfants avec une quarantaine de coups de couteau? Par pitié, ouvrez-vous les yeux et cessez de soustraire des soi-disant facteurs mais additionnez plutôt les RÉALITÉS. De un, en prison, car c’est lui le coupable. De deux, imposer un suivi obligatoire par un psychiatre de notre choix et pas au choix du criminel bien sûr, car vous venez d’admettre qu’il a de graves problèmes d’adaptation!!!
IMPOSER UNE JUSTICE SANS PARDON, CE N’EST PAS DE LA VENGEANCE. Se venger, ça serait de refaire vivre au criminel le même crime qu’il a commis et même davantage. Coupable d’intrusion de nuit? On lui en fait vivre une à lui, tout en prenant en considération son surplus de poids et de muscles par rapport à la victime. On engage le géant Beaupré s’il le faut. Coupable d’assassinat avec viol et 46 coups de couteaux? Attache ta tuque. Également jugé pour « folie passagère? » Youpi. On va pouvoir en plus passer et repasser le voir quand ça nous adonne, sans oublier bien sûr d’apporter encore et encore notre couteau.
J’avoue que je viens de rire en imaginant tout ça… mais non. Si je me sers de ma tête une seconde, j’en viens rapidement à la conclusion que de se venger, ça ne ferait que donner l’exemple au criminel qu’on n’est pas plus brillant que lui. Et puis lisez le chapitre sur les vraies prisons (XV). Moi, ça me fait rire encore plus.
La justice, c’est selon moi le cœur de la vérité, les yeux de la vie, là où règne la paix. C’est le précieux équilibre entre le pardon et la vengeance, entre la soumission et la force excessive.
Cessez votre jeu d’autruche immédiatement. C’est immoral, déraisonnable, stupide, et dangereux pour nous tous.
Par chance, nous avons enfin un homme comme M Pierre-Hugues Boisvenu au Sénat. Lui, il y travaille avant tout par convictions morales, définition même du mot justice. Son histoire de vie est atroce et injuste. Je n’ai aucun doute qu’il saura apporter une énorme contribution à l’évolution de notre système de justice du Québec, puisque la mémoire de ses deux filles tragiquement décédées, Julie et Isabelle, nous rappellera sans cesse à tous… « je me souviens ».
Julie Boisvenu, décédée à l’âge de 27 ans en juin 2002 enlevée, séquestrée, agressée sexuellement et assassinée par un récidiviste