Un enfant qui disparaît, c’est totalement inacceptable. Mais quand on décide après plusieurs années d’abandonner les recherches, c’est carrément une honte pour la bonne évolution de notre humanité. Mais que vaut donc la vie de nos enfants?
Laissez-moi vous parler du petit Sébastien Métivier.
Sébastien est disparu le 1ier novembre 1984 à l’âge de 8 ans. Ce jour là, deux autres jeunes garçons disparaissent également. Maurice Viens, 4 ans, du quartier Centre-Sud de Montréal, ainsi que Wilton Lubin, 12 ans, du quartier Hochelaga Maisonneuve.
Le 5 novembre 1984, le cadavre de Maurice Viens est retrouvé affreusement mutilé dans le sous-sol d’une maison abandonnée de Saint-Antoine-sur-Richelieu. En décembre de cette même année, le cadavre poignardé du jeune Wilton Lubin est repêché des eaux du Saint-Laurent près des îles de Boucherville.
Sébastien Métivier lui, n’a jamais été retrouvé. À ce jour, personne ne sait vraiment ce qui est advenu de cet enfant.
Pourquoi? Quand on pense que le premier ministre du Canada a dépensé environ 22 millions pour sa propre sécurité personnelle en 2013? Où est l’argent pour financer des groupes d’enquêtes spécialisées? Où est la volonté morale et politique de protéger les plus faibles de nos sociétés? Est-ce que les enfants des premiers ministres ont davantage d’importance que ceux du peuple qui travaille à la sueur de son front pour entretenir l’état?
Pourtant, quelque part sur notre planète, une personne est en possession d’informations cruciales et de la clé pour sortir Sébastien de cet enfer. Pourquoi se taire? Aujourd’hui, pourquoi ne pas avoir pitié de ce petit garçon qui mérite qu’on le retrouve enfin?
Le criminel, les témoins ou les confident se disent peut-être… Peu importe que la vérité sorte aujourd’hui, cet enfant est mort il y a longtemps, ça n’y changerait rien, et les conséquences seraient très graves pour moi…
Non. Ce raisonnement est faux, pitoyable et plus que lâche!
Nous venons tous au monde en ayant un rôle important à accomplir. Nous faisons tous partie d’une histoire commune et chaque personne est essentielle à l’équilibre de notre humanité.
Sébastien est là, quelque part, sur notre planète Terre, et quelqu’un sait exactement où il se trouve!!!
Oui, bien sûr, le principal suspect, Jean-Baptiste Duchesneau, s’est suicidé en 1993 la journée avant de passer le test du polygraphe. Mais… ne venez pas me dire que Duschesneau était un fantôme et n’a jamais existé! Il a côtoyé et parlé à des gens tout au long de sa vie, et ces personnes ne sont pas des fantômes non plus!
La mère du petit Sébastien, Madame Christiane Sirois, est selon moi une grande héroïne de notre temps. Jamais elle n’a oublié son enfant. Jamais. Année après année, elle a continué d’y croire. Croire qu’un beau jour, quelqu’un lui dirait enfin où est son enfant.
Il y a aussi le père de Julie Surprenant, Michel Surprenant, qui attend cette même réponse vitale depuis d’innombrables années. Sa fille Julie est disparue le 16 novembre 1999. C’est la croisade de sa vie. “Ça c’est un secret que je vous dis là, dans mon congélateur, le dernier pâté qu’elle a fait il est encore là, après 10 ans. Parce que ça c’est le pâté qu’elle avait fait, la veille de sa disparition, qu’on devait manger ensemble le lendemain. Il est encore dans mon congélateur. J’ai jamais été capable d’y toucher, j’pas capable de le jeter non plus. C’est comme si Julie est encore là… et que… demain, on va le manger ensemble”.
Lorsqu’on demande à Christiane Sirois, la mère du petit Sébastien, comment notre système lui vient en aide, voici sa réponse: ” Je suis la mère d’un enfant disparu depuis 29 ans. J’ai vécu à peu près tout ce qui est possible de faire subir à une mère d’enfant disparu qui a désespérément besoin de réponses.
Mon fils n’est qu’un dossier sur les tablettes, avec mille et une excuses de la police…
J’ai demandé une escouade spécialisée sur les enlèvements d’enfants, mais ici au Québec, nous sommes la seule province qui n’avons pas ce service. J’ai fait dernièrement une démarche auprès de Jeunesse au Soleil pour émettre un avis de récompense et vous savez quoi? C’est la police des crimes majeurs qui a refusé, prétextant que pour eux, c’est le dernier recours…
À votre avis, après 29 ans, ça serait quoi le dernier recours? Je ne vous raconte pas ici toutes les démarches que j’ai faites mais j’avoue que ce que nous vivons est une violence silencieuse des services policiers et de la sécurité publique”.
Que feriez-vous si c’était un de vos proches?
Le 25 mai 2014 prochain, un événement est organisé dans le cadre de la journée internationale des enfants disparus. Les informations pertinentes se retrouvent sur la page de Sébastien en cliquant ici: Les amis de Sébastien Métivier.
Michel Surprenant, le père de Julie, est le co-fondateur de l’Association des personnes assassinées et disparues; l’AFPAD. Tout récemment, la fondation a lancé sa première campagne de notoriété afin d’être davantage connue de la population Québécoise. Vous pouvez prendre connaissance du site de l’AFPAD en cliquant ici: Agissez et relevez un défi.
Une pétition a également été lancée pour que justice soit faite envers les enfants agressés et assassinés, ainsi que pour le respect des familles de ces victimes. Vous pouvez y apposer votre signature en cliquant ici: Justice pour les enfants agressés et assassinés.
Grâce au courage des familles de ces enfants martyrs, une voix leur ait redonnée. Jamais il ne faut les oublier. Jamais.
Je crois qu’il faut toujours espérer que demain, ce sera cette journée exceptionnelle où la vérité sera faite. Comme le disait si bien Oscar Wilde: “Il est important d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit.”
Que la valeur de la vie de nos proches et de nos enfants soit enfin reconnue et respectée, c’est un rêve qui devrait tous nos habiter… au nom de toutes ces personnes qui parviennent à survivre, jour après jour, dans d’intolérables souffrance totalement injustifiées… soyons solidaires!