Pas un jour ne se passe sans revivre la douleur… la peur… et les pires secondes des agressions. Pas une minute, pas une seconde, où l’on peut enfin se sentir en sécurité, protégé, et en paix.
C’est le trop lourd fardeau de plusieurs enfants agressés qui ont survécu. Et je sais exactement de quoi je parle, puisque je suis une victime d’un bourreau d’enfant. Ceux qui n’ont pas eu ma chance et qui en sont morts, je ne peux pas faire autrement que de les porter avec moi dans mon cœur, jour après jour. Mais les petits martyrs s’accumulent… comment stopper ce massacre?
Je sais ce qu’est la peur extrême, car je l’ai vécue tellement de fois. Cet état de choc où notre respiration s’arrête, pour ne pas empirer la violence du monstre… où tout notre corps veut disparaître, comme pour devenir invisible. Mais ça ne fonctionne pas ainsi. Le monstre nous retrouve toujours… et n’a aucune pitié.
À la longue, on est convaincu que notre vie ne vaut absolument rien. Ce qui est clair et net, c’est qu’elle n’a aucun sens, cette fameuse vie. Car si les gens qui nous entourent nous martyrisent, dites-moi, comment peut-on parvenir à faire confiance tout normalement aux étrangers? Pour moi, c’est carrément impossible.
L’amour? Lorsque notre bourreau nous répète qu’il nous aime afin de mieux nous anéantir un peu plus chaque jour, devinez ce que je pense de l’amour… Quand au bonheur, je ne sais même pas ce que cela veut dire. Des enfants, une famille? Ça aussi, c’est impossible pour moi. J’ai toujours vu mes petits anges seulement dans mes beaux rêves, puisque je sais trop bien que le monde dans lequel on vit risquerait de les martyriser et de les tuer sans aucune pitié. Et puis je me sens déjà responsable de tous les enfants de notre planète, tout en étant extrêmement consciente que je n’ai aucun pouvoir pour les protéger. Car sur cette Terre, j’ai durement appris que la vie des plus faibles et des victimes ne vaut pas grand chose.
Mais… car je crois qu’il y a un mais… Si on donnait enfin la parole aux victimes. Si on écoutait avec le plus grand respect qui soit, chacun de leur témoignage si précieux. Si on parvenait même à joindre nos larmes aux leurs… et si on partageait par des centaines de milliers et de millions, la puissante lumière de chacun des mots de toutes ces histoires bouleversantes. Ne serait-ce pas ce qu’on pourrait appeler, un beau début?
Tristement à l’heure actuelle, dans notre bizarre de société et notre système judiciaire pourri, on fait exactement le contraire. Les monstres ont tous les droits, toute la pitié, tous les facteurs atténuants, tous les appels pour réévaluer leur sentence, et toute l’attention médiatique. Il faut dire que lorsqu’il y a du sang tout partout, aie que c’est un bon vendeur. Les causes portent toujours le nom des agresseurs. Personne ne réalise que ces monstres adorent devenir le centre d’attention et faire rayonner leur toute puissance, et que chaque fois qu’on en fait de vraies vedettes, ça donne l’idée à d’autres déséquilibrés de faire pareil.
Les victimes qui subissent de l’entrave à la justice? Zéro ressources. Débrouille-toi toute seule.
Aucun palier pour enquêter librement et de manière intelligente sur les intervenants fautifs. Un policier est un bon ami du criminel? Go pour faire taire la victime. Les propos qu’on ose tenir envers la victime sont dégoûtants? La déontologie appelle cela de l’autonomie. Le procureur de la poursuite file un mauvais coton ce matin? Dossier refusé, empilé sur une tablette avec des centaines d’autres, et peu en importe les raisons stupides du refus, elles sont confidentielles et protégées par le privilège fédéral. Les journalistes réputés n’en parlent pas? Bien non toi, il faudrait enquêter et prendre le temps de lire des tas de document, et ça, c’est bien moins intéressant que de couvrir la nouvelle tuerie sous tous les angles inimaginables, surtout en ce qui a trait aux motivations mystérieuses du tout puissant meurtrier…
Le dernier article de ce genre que j’ai lu, que je ne veux surtout pas publiciser en mettant le lien ici, est titré ainsi: “La face caché du drame de Ste-Croix”. Rappelons que Nancy Samson ainsi que ses deux filles Médora (13 ans) et Béatrice (11 ans) sont décédées jour après jour, soit le 1ier, le 2 et le 3 février 2014, assassinées par Martin Godin. Le meurtrier a également tué Benoit Daigle, le nouveau conjoint de Nancy. Selon la journaliste que je préfère ne pas nommer, Benoit Daigle était en probation pour des agressions sexuelles sur deux mineurs commises 15 ans plus tôt, alors “ça ne pouvait pas finir autrement”… Quoi? Pardon? Ces faits démontrent simplement que les pauvres petites étaient très mal entourées par deux hommes désaxés, et pas seulement un, mais ça ne justifiera jamais, au grand jamais, leur assassinat!
Bon sang. Comme si de tenter de se mettre dans la tête d’un meurtrier, c’était une idée brillante… Réveillez-vous donc les endormis, ça urge! On s’en fout des motivations des meurtriers! Un meurtre, c’est un crime, donc c’est inacceptable, et peu importe si il pleut ou il neige ou il grêle, voyons donc!!!!!!!!!!!!
Oui, je suis vraiment, très, très, très… extrêmement découragée.
Mon seul et unique espoir… c’est que vous, vous qui prenez présentement le temps de lire ces quelques lignes, vous choisissiez de les partager avec tous vos amis, et que vous signiez aussi cette pétition hyper importante en cliquant ici, créée pour que nous puissions un beau jour obtenir la justice envers les enfants agressés et assassinés.
À tous ceux qui le feront, je vous dis personnellement un immense merci. Pour moi, ce serait une très grande consolation de pouvoir éviter à d’autres enfants innocents, toutes ces souffrances intolérables, que je connais malheureusement trop bien…
Sylvia Ribeyro
Merci pour votre témoignage… je n’ai pas de mots pour vous exprimer comme cela me touche… J’ai signé votre pétition et je suis de tout coeur avec vous.
Continuez votre bataille, je suis à vos côtés! xoxox