XV. De vraies prisons et la notion de temps

En date du 4 novembre 2012

Présentement, nous sommes bien loin d’avoir de vraies prisons… j’irais jusqu’à dire que ce sont plutôt de dangereuses écoles du crime!

En tant que victime d’actes criminels, je sais exactement ce qu’est une vraie prison et la notion de temps, en plus de connaître sans l’ombre d’un doute l’énorme différence entre un être humain et un être inhumain. C’est d’autant plus valable puisque… ce sont les criminels eux-mêmes qui m’ont appris tout cela!

Je répète que les criminels ne sont pas des déchets et les prisons ne sont pas des poubelles que nous pouvons ensuite impunément revider dans la société.

Actuellement, nos prisons ne sont que quatre murs de béton, où les esprits criminels ne sont aucunement encadrés. Tout plein de divertissements, où jamais aucun criminel ne sera en mesure de bien saisir la notion de temps, ainsi que tout plein de violence excessive, où jamais aucun criminel ne sera en mesure de bien saisir non plus la notion d’un vrai être humain.

Tous les gens sensés conviendront qu’un enfant, c’est beaucoup moins dangereux qu’un criminel. Et tout le monde sait que si un enfant n’est pas bien encadré, il risque de ne jamais devenir un adulte responsable et équilibré.

Idem. Si un criminel n’est pas bien encadré en prison, il risque de ne jamais devenir un vrai être humain responsable et équilibré.

Certains diront : « même avec de vraies prisons, certains criminels ne changeront jamais! »

Je sais! Mais qui n’éduquerait pas un enfant en prétextant : « il n’apprendra jamais »? Selon moi, choisir d’être lâche n’est jamais une option sensée, surtout pas face à des individus qui pourrissent notre société.

Et puis même si les esprits criminels endurcis ne « changent jamais », au moins ils n’auront pas eu le choix de se voir imposer de « gros changements » concernant le sens et le parcours de leur propre vie, comme ils ont eux-mêmes choisi de le faire en posant des gestes criminels qui ont changé le sens et le parcours de la vie de leurs propres victimes.

Faut-il spécifier que ce chapitre concerne tous les criminels, hommes ou femmes.

A.   Éduquer les criminels

Une personne qui ne sait pas distinguer le bien du mal n’a jamais été éduquée correctement, j’en suis certaine. Non pas que les criminels sont dans l’ignorance totale des règles de notre société, mais ils refusent de s’y conformer en déjouant de mille façons les encadrements imposés, comme un enfant qui essaie de mener ses parents par le bout du nez. Sauf qu’un criminel, je répète que c’est beaucoup plus dangereux qu’un enfant.

Les esprits criminels font actuellement si peur à notre système judiciaire, que ce dernier se plie devant eux comme une pâte molle sans prendre le temps de se servir de sa raison, de sa conscience (charte universelle de 1948), de son intelligence et de son langage articulé (dictionnaire).

On ne peut pas rééduquer une personne qui n’a jamais été éduquée, j’en suis convaincue. Alors avant tout, il faut l’éduquer correctement en prenant soin de laisser tomber tous les ré-é-é.

Il faut bien comprendre que ce n’est pas le corps du criminel qui pose problème, mais son esprit criminel. Comble de la bêtise, nos prisons n’encadrent présentement que le corps du criminel, et pas du tout son esprit!!!

Tout plein de divertissements, où jamais aucun criminel ne sera en mesure de bien saisir la notion de temps. POUR COMPRENDRE LA NOTION DE TEMPS, IL NE FAUT PERMETTRE AUCUN DIVERTISSEMENT.

Tout plein de violence excessive, où jamais aucun criminel ne sera en mesure de bien saisir non plus la notion d’un vrai être humain. POUR COMPRENDRE LA NOTION D’UN ÊTRE HUMAIN, IL NE FAUT PERMETTRE AUCUNE VIOLENCE EXCESSIVE.

Voici les meilleurs parallèles à faire afin de bien comprendre toute l’ampleur de nos graves erreurs actuelles.

Avant tout, je répète encore qu’il ne faut jamais oublier qu’un criminel, c’est extrêmement plus dangereux qu’un enfant.

Quel parent dirait à son enfant qui vient de commettre une grave erreur :

  • J’ai de bonne raisons de croire que ce que tu as fait est très mal.
  • Je vais te questionner mais tu as le droit de garder le silence et de ne pas répondre à mes questions. Je sais que tu le sais déjà, mais je vais te le répéter quand même sans arrêt pour influencer ton choix.
  • Tu peux aussi appeler immédiatement un de tes bons amis afin qu’il te répète de ne répondre à aucune de mes questions importantes. C’est aussi dans le but qu’il t’informe de toutes les failles et de toutes les mollesses de mon autorité envers toi.
  • J’ai des preuves  que c’est toi qui a commis ces mauvais gestes alors je t’impose d’aller dans ta chambre, mais tu peux passer tout ton temps à faire tout ce que tu désires pour te divertir sans ne jamais être obligé de réfléchir sérieusement.
  • Je t’offre à mes frais sur un plateau d’or tous les choix que tu désires pour bien te divertir : lecture, ordinateur, télévision, films (violents entre autre…), téléphone, courrier, visites, musculation…
  • Invente d’autres choix de divertissements autant que tu veux : c’est toi qui mène.
  • Autrement dit : je t’encourage fortement à ne pas réfléchir, mais plutôt à te divertir à mes frais!
  • Je t’offre une aide psychologique seulement si tu le veux, mais c’est dans le but que tu obtiennes des privilèges en bout de ligne alors ne te gêne surtout pas pour feindre rapidement que tu as tout compris. Je sais bien que tu es déjà très manipulateur, mais comme ça, tu le deviendras encore davantage.
  • Tu peux aussi faire des études de droit en vue de commettre d’autres gestes très graves et de mieux t’en tirer de fois en fois.
  • J’ai aussi décidé d’ouvrir toute grande ta porte de chambre pour y faire circuler tout plein d’autres enfants désobéissants comme toi.
  • Tu risques de manger des volées par les plus méchants d’entre eux mais je m’en fous.
  • Discute autant que tu veux avec les pires enfants désobéissants afin de te convaincre toi-même que tu as été super brillant et que tu peux faire bien pire à l’avenir.
  • Je te réserve aussi une petite pièce privée si t’as envie de vivre pleinement ta sexualité avec les invités de ton choix.
  • C’est clair que tu n’es pas encore un adulte responsable, mais tu peux même te marier et avoir des enfants…

Il y a tellement de « mais » là-dedans, qu’on ressemble carrément à des moutons en train de bêler. Et un mouton devant un lion, ça ne fait jamais long feu.

Et bien non, il est clair que l’enfant ne changera pas de comportement et a été très mal encadré, voir même encouragé à faire pire. J’espère qu’il est clair que le criminel (extrêmement plus dangereux qu’un enfant…) a été encadré de manière… comment dire… épouvantable?

C’est ça, le gros problème de toutes les graves incohérences de notre belle ré-é-é-é-é-é-ducation. La société est plus faible que les criminels, alors les criminels nous font perdre une grosse partie de notre temps et de notre argent.

Si nous décidons d’agir fermement avec les criminels, il nous restera peut-être enfin quelques moyens pour investir davantage dans les recherches sur les maladies infantiles, par exemple? Et si cela coûte le même prix, au moins nous aurons participé à construire quelque chose de positif, comme l’évolution de la société dans laquelle on vit.

B.   Une vraie prison

Attention : il faut avoir bien lu et compris le point « A : éduquer les criminels », avant de pouvoir saisir celui-ci.

Une « vraie prison », c’est l’aspect le plus concret de l’éducation humaine et de la correction d’un comportement déviant inhumain.

La charte universelle des droits de l’homme permet un tel encadrement (le Canada a fortement travaillé à son adoption en 1948), ainsi que notre charte Québécoise des droits de la personne. On peut aussi compter à la rescousse les articles 24 et 28 de la méga passoire de la charte Canadienne des droits et libertés de « tout à chacun » (voir chapitre XX).

J’entends déjà tous les criminels et leurs petits amis chialer, mais au nom de toutes les victimes et familles de victimes d’actes criminels ainsi que tous les citoyens et les enfants qui ont le droit de vivre en sécurité et en paix, je me tiens debout.

Sans plus tarder, voici les grandes lignes directrices d’une VRAIE PRISON :

  • J’ai toutes les preuves de croire que ce que tu as fait est très mal.
  • Afin que personne n’ait la moindre chance de te violenter, ta sentence (ainsi que celle de tous les criminels sans exception) sont recluses.
  • Ta cellule est un endroit que je t’offre à mes frais pour que tu te sentes en sécurité, avec une routine stable, rassurante, ainsi qu’une bonne éducation pour encadrer et corriger ton esprit criminel.
  • Je t’offre une aide psychologique si jamais tu as des symptômes de dépression ou des tendances suicidaires. Tu dois bien comprendre que je respecte ta vie, comme je désire tout autant te faire comprendre de respecter la mienne.
  • Cependant pour aucune raison, tu ne seras exempté de toutes conséquences relatives aux gestes criminels que tu as commis. Et non je n’aurai pas pitié de toi, puisque toi non plus tu n’as pas eu pitié de tes victimes.
  • Chaque semaine, je te donnerai des cours d’humanité 101 (un lapse de temps imposé). Ces cours vont te permettre de comprendre la grosse différence entre un être humain et un être inhumain (détails au point C ci-dessous).
  • Je vais te questionner chaque jour de ta sentence (un lapse de temps imposé) afin que tu me parles des conséquences de ton geste criminel sur la vie des autres personnes, et j’attendrai ta réponse. Même si hier tu m’as déjà fourni une réponse, je l’exige à nouveau aujourd’hui, et ce jusqu’à la fin de ta sentence (voir le point D ci-dessous: « Prioriser notre langage articulé »).
  • Tous les jours, un garde te conduira à une heure précise de mon choix dans une salle de bain où tu pourras faire ta toilette en privé. Tu es supervisé par un garde durant tout ce temps et des caméras sont également là pour te protéger.
  • Tu dois comprendre la notion de temps qu’on t’impose (point E ci-dessous), donc tu n’as droit à aucun divertissement : lecture, ordinateur, télévision, films, téléphone, courrier, musculation, etc. Tout le temps qu’on t’offre ici à nos frais, il te servira à tes études d’humanité 101 et à réfléchir à tout le mal que tu as fait.
  • On ne te paie aucune autre étude à l’intérieur des murs de cette prison. Tu feras tes choix personnels de carrière lorsque ton temps sera terminé ici. Mais puisque tu seras dorénavant bien éduqué, tu seras en mesure d’utiliser au mieux les services offerts par notre société, l’aide sociale, les prêts et bourses d’études, etc.
  • Afin que tu ne sois pas influencé à commettre des gestes pires que ceux que tu as déjà commis, tu ne peux parler et discuter avec aucun des autres prisonniers.
  • Tu n’as droit à aucune visite de ta famille, puisque tu as toi-même privé les familles des victimes de tes actes criminels de ce droit.
  • Tu n’as droit à aucune visite de tes amis, puisque tu as toi-même privé les amis des victimes de tes actes criminels de ce droit.
  • La seule sexualité que tu peux entretenir, c’est avec toi-même.
  • Impossible de te marier en prison. Tu feras tes choix amoureux personnels après avoir purgé ta sentence.
  • Impossible d’avoir des enfants en prison. Lorsque tu seras toi-même éduqué, tu seras en mesure de songer à l’importance de la vie des autres, et je considère que les enfants doivent être protégés de toute personne pouvant nuire à la fragilité de leur vie.
  • Il t’est interdit de communiquer avec quiconque à l’extérieur des murs de cette prison, à part ton avocat (un lapse de temps sur demande).

Fin. (Pour le moment…)

Toutes les victimes d’actes criminels savent déjà ce qu’est une vraie prison. C’est avant tout un immense MUR PSYCHOLOGIQUE qui s’élève entre notre droit fondamental de vivre et notre liberté brisée. Pourtant, il n’y a aucun MUR PHYSIQUE, ni de briques ni de barbelés autour de nous…

Le ciel est bleu : on ne le voit même plus. C’est l’été, la plage est dorée, on est en santé et en vie : on ne ressent même plus rien. Nos parents et amis devant nous nous semblent à des kilomètres à la ronde, et que dire pour les victimes décédées… Personne n’est encore ressuscité, pas même Jésus depuis plus de 2000 ans…

Pour bien éduquer les criminels, cela nécessite des murs physiques et des murs psychologiques. De manière très simple, tout ce que les victimes ne sont plus aptes à faire normalement après un acte criminel, le responsable du crime dont lui aussi en être privé.

Ce qui me choque le plus de nos prisons actuelles peut se résumer par cet exemple : « Je t’offre l’accès à la musculation pour élargir tes gros bras jusqu’à déformer tes tatous. Comme ça, t’auras pas à te gêner pour jouer au dur de dur avec les autres criminels, ni pour casser la gueule des plus petits que toi, ni pour établir des gangs, commettre des viols, tuer les plus emmerdants, pis te convaincre que la violence physique, c’est le summum de l’intelligence humaine. »

Comment peut-on permettre de tels crimes en prison et croire ensuite que les criminels seront « sains d’esprits » à leur sortie?

J’admets que je ne peux pas dire que je verse une larme lorsque j’apprends qu’un déséquilibré grave comme « moïse » a été tué par d’autres détenus. Sauf que je ne trouve pas ça comique non plus, car ce malade aurait plutôt mérité une « vraie prison », où la « notion de temps » l’aurait fait souffrir bien davantage.

Nos prisons encouragent les hommes de Cro-Magnon préhistoriques à le rester, parce que des Cro-Magnon, il n’y en pas que dans les prisons…

Pourquoi permet-on de la violence à l’intérieur des prisons, mais que ce n’est pourtant pas ce qu’on l’on souhaite voir à l’extérieur de ces mêmes prisons? Espérons-nous vraiment qu’ils se cassent tous la gueule entre eux et que les problèmes seront ainsi réglés?

Vous me dites que la violence n’est pas permise à l’intérieur des prisons, mais que ce sont les détenus qui choisissent cela eux-mêmes. Ce sont tous des bombes à retardement, alors tout ça mis ensemble, c’est normal que ça explose…

Mais qui donc choisi les règlements du bon fonctionnement des prisons? C’est nous! Alors si on est tous au courant que les criminels risquent de commettre d’autres crimes en prison, tout simplement parce que le mot le dit déjà… ce sont « des criminels », cela nous donne un simple et unique choix : les criminels ne doivent pas se côtoyer entre eux, jamais, au grand jamais.

Non, ça ne coûterait pas plus cher. Une cellule contient déjà tout ce que les criminels ont besoin d’avoir. Et comme ils n’auront plus envie d’y retourner de sitôt dans une « vraie prison », on aura même assez d’argent pour financer les « cours d’humanité 101 » du point C, tout en faisant des économies substantielles dans les années futures.

Parce que dans de les conditions de vie d’une vraie prison, pas le choix d’entamer un début de réflexion sur le sens de la vie humaine des autres. N’est-ce pas?

Les sentences bonbons de deux semaines pourraient même décourager le plus criminel des esprits criminels. Pourtant, aucun mal physique. Juste un encadrement « psychologique ».

Le gros bras aurait-il envie d’y retourner encore et encore, dans cette prisons-la, tu penses?  Ou est-ce que qu’il se servirait plutôt de sa petite tête à la prochaine occasion afin de faire un choix raisonnable, moral et intelligent, tout en se servant enfin de son langage articulé au lieu de violence excessive?

C’est bien triste pour les familles et les amis des criminels, mais il faut bien comprendre que pour toutes les familles et les amis des victimes, tout cela aussi leur est définitivement enlevé, et eux, ce n’était pourtant pas leur choix… Et puis si vous aimez vraiment le criminel, vous comprendrez  qu’il sera grandement bénéfique pour lui qu’il parvienne à changer de comportement le plus tôt possible. Si j’ose aller plus loin, si vous êtes vous-mêmes un criminel-ami-du-criminel qui ne s’est encore jamais fait prendre, cette rupture vous enseignera peut-être à changer vous aussi de comportement, avant que vous ayez à subir vous-même une peine dans une vraie prison, alors dites-moi donc merci.

Là, mon petit doigt me dit que certains vont me haïr au point de vouloir me tuer… aie bien… désolée pour vous, mais ça ferait tout à coup une si grande publicité pour mes idées, que ça aurait pour conséquence immédiate que nos lois changent sur le champ. Alors… ma mort ne vous servirait à rien, car vous seriez encore plus mal pris.

Choisir d’imposer à tous les criminels « plus fort qu’eux » pendant toute la durée d’une peine de prison, c’est ce qui me satisfait le plus en tant que victime d’actes criminels. Car c’est la seule expérience qui puisse vraiment parvenir à tuer un esprit criminel. Et n’est-ce pas l’objectif à atteindre?

Non, il faut que ça veuille dire « non ». Coupable, il faut que ça veuille dire « coupable ». Et pour tous les criminels qui purgent des sentences à vie à causes de crimes monstrueux, leur peine deviendrait enfin suffisamment dissuasive pour que tous ceux et celles qui auraient la mauvaise idée d’imiter de tels monstres changent rapidement d’idée. Imaginez une sentence à vie dans de telles conditions… juste quatre murs blancs… pas de télé… aucun divertissement… des réponses à fournir tous les jours…

Ça me fait tellement de bien en tant que victime d’imaginer tout ça!!!! Même que… ça me fait enfin sourire un peu…

Voilà. Vous aurez compris qu’avec une vraie prison, la peine de mort et toutes les notions de torture physique deviennent totalement insignifiantes…

N.B. Même si je ne prône pas du tout le retour de la peine capitale, je tiens ici à réaffirmer mon appui à tous les parents d’enfants assassinés qui le demandent. Pourquoi? Car lorsque j’avais 9 ans et que j’ai vu mon bourreau frapper ma mère en sang, si j’avais eu un fusil ce jour là, je vous jure que j’aurais eu envie de m’en servir…  Et comme en témoigne si bien Mme Marinella De Oliveira dont la fille Brenda Elena a été tuée au Québec le 8 mars 2011, notre société a payé un habit au tueur de sa fille pour qu’il puisse témoigner de manière crédible à la cour… cependant, c’est elle qui a dû débourser pour vêtir sa fille dans sa tombe… De plus, en prison, l’assassin de sa fille a le droit de manger des brochettes et de choisir entre trois plats… mais pourtant, dans les CHLSD, certaines personnes âgées meurent étouffées car on leur a donné des repas inappropriés, faute de budget… 

Brenda Elena

C.   Cours d’humanité 101

Dans nos écoles, dès notre petite enfance, on nous apprend à lire, à écrire et à compter. On nous enseigne aussi l’histoire, la biologie, la physique, la chimie, d’autres langues… ainsi que la musique. On nous impose même des sports quotidiens pour contribuer à notre santé physique, etc.

Mais… que nous enseigne-t-on pour développer notre bon jugement moral et notre humanité?

Cette grosse lacune existe sûrement parce que nous croyons à tort que cela s’apprend « à la maison », mais c’est une très grave erreur. Nous savons tous très bien que dans chaque foyer, il n’y a pas nécessairement de vraies « familles », et si vous êtes septiques, écoutez juste quelques secondes les bulletins d’informations. Peu importe le rang, la classe et les finances, certaines « familles » sont très malsaines et ne pourront jamais offrir à leurs enfants des bons exemples d’humanité et d’équilibre de vie.

Beaucoup de gens pensent à tort que tous les enfants sont « adorables »… Et bien non!  Dans toutes mes années d’expérience en tant qu’enseignante, j’ai appris que dès l’enfance, les êtres humains sont déjà à la recherche de leur équilibre personnel et de leur « humanité ». Certains ont simplement plus de chance que d’autres. Alors il existe en effet des enfants très « petits diables en personne », je vous le jure…

Personnellement, je crois fermement en l’éducation. Comme je dois gérer une école privée toute seule, j’ai dû faire face à une multitude de conflits, parfois très graves. Pourtant, toutes les inscriptions sont volontaires…

De un, cela m’a permis d’apprendre hors de tout doute que certaines personnes ont le désir d’apprendre, d’autres pas du tout. Cependant, ce qui est identique pour chacun, c’est que personne ne désire perdre son temps. D’un autre côté, plusieurs adorent nous faire perdre le nôtre! Alors c’est là qu’il faut imposer une bonne structure avec des règlements très clairs et précis.

De deux, vous ne pouvez même pas vous imaginer tout le blabla nécessaire à la bonne gestion d’une petite école qui accueille seulement 40 élèves par semaine. Chaque fois que je pense avoir tout vu et tout entendu, un autre « phénomène » parvient aussitôt à m’épater!!!

Et devinez qui sont les plus forts à me clouer le bec en m’imposant une semaine de grosses réflexions? Des petites puces de trois ans! Je serai toujours fasciné par la force d’esprit de notre race, qui dès sa tendre enfance, tente de bousculer tout l’univers par ses petites ou ses grandes idées…

Certains enfants et adultes sont totalement fermés au monde extérieur. Ils ne sont même pas conscients qu’ils entrent dans « ma » maison. Dès le départ, ils veulent tout bousculer et m’imposer leur présence envahissante et leur vision hyper étroite de leur monde… chez moi!

Les bons arguments parviennent à régler les bons conflits. Peu à peu, les individus qui sont bien encadrés réussissent à fonctionner normalement et de manière très équilibrée. Pour ceux qui raisonnent comme une roche, ils sont malheureusement exclus de mon école… à moins de me présenter de grosses excuses écrites et signées.

Le point positif de mes 25 années en tant qu’enseignante, c’est que tous les enfants et les parents rebelles que j’ai connus m’ont appris une chose qui n’a pas de prix : savoir bien argumenter. Ouf… j’avoue que moi-même, je ne me serais jamais inscrite à « ce cours là »… mais du fond du cœur, je les en remercie!

Je pense humblement que je suis également devenue un peu douée pour parvenir à distinguer l’âge mental des individus adultes, puisque tous ceux qui s’entêtent à me manquer de respect n’ont jamais franchi une étape cruciale de leur éducation…

En réalité, personne ne leur a jamais appris « l’humanité »!!!

Et ce qui me saute aux yeux à chaque fois, c’est que si mes élèves irrespectueux avaient eu la chance d’apprendre « l’humanité » dès le départ, ils ne seraient pas là à pleurer devant les conséquences de leur propre geste fautif. Souvent, je constate que suite à cette solide expérience, ces personnes sont davantage à l’écoute des autres. Cela me réjouit toujours car mon but le plus fondamental est atteint : ils ont appris à apprendre. La suite leur appartient.

Mes expériences concrètes en tant que victime d’actes criminels sont tout aussi révélatrices : tous les criminels que j’ai eu la malchance de rencontrer avaient un âge mental très très bas et manquaient eux aussi, à un degré très très élevé, de cette « humanité » indispensable au bon fonctionnement d’une société humaine dite « évoluée ».

Oui, on doit imposer aux criminels dans les « vraies prisons » des cours d’humanité 101, mais il serait tout aussi souhaitable que dès la première année d’école jusqu’à la fin du secondaire, tous les enfants puissent avoir eux aussi cette chance d’apprendre « l’humanité ». Je pressens même que cela pourrait parvenir à faire baisser notre taux de criminalité, car on aurait pris en main le problème à temps, dès le départ!

Enfin, nous partirions peut-être dorénavant tous notre vie avec un nombre de chances similaires? Car présentement, c’est loin d’être le cas. Et quand on pense qu’il y a de plus en plus d’enfants qui commettent des crimes abominables…

Vous me dites que les cours qui font l’étude des grandes religions existent déjà? Mais quand on voit toutes les guerres causées par elles, comme la religion catholique qui imposait des tortures physiques à quiconque contredisait ses belles idées il y a quelques siècles à peine, et où il est encore écrit noir sur blanc dans le nouveau testament que les femmes doivent se taire et être soumises, je crois que cela doit s’appeler « des cours d’histoire », mais jamais, au grand jamais, « des cours d’humanité » (voir chapitre XI).

Comment différencier un être humain d’un être inhumain?

À la base, on peut sûrement se référer à ce que nos sociétés ont déjà clairement établi. Je répète que la charte des droits de l’homme désigne un être doué de raison et de conscience. Le dictionnaire définit un être doué d’intelligence et d’un langage articulé. C’est fort simple, mais ces quatre éléments sont vraiment louables et vitaux si on désire un futur paisible en tant que société.

Je vais d’abord présenter la base des cours d’humanité que devraient recevoir tous les enfants dès la maternelle.

Jusqu’à la fin du secondaire, un questionnaire devrait être rempli au début de l’année scolaire (sans la présence des parents) pour parvenir à déterminer le bagage humain de chaque enfant afin que pour le futur, l’enseignant puisse bien comprendre l’enfant et orienter adéquatement son encadrement.

Par exemple : « Lorsque tu désires obtenir quelque chose, comment fais-tu? »

a) je le demande poliment
b) je fais une crise de larme
c) je l’exige en criant
d) je me fâche et je brise des choses
e) j’agresse la personne qui détient l’objet

 Mais également : « Lorsque tu vois un film violent, comment te sens-tu? »

a) j’ai très peur
b) je change de poste
c) je le regarde peu attentivement
d) je deviens très agressif
e) j’ai envi de tueur quelqu’un

Peu importe leurs « résultats » à ce questionnaire, tous les enfants seraient encourager à s’entraider entre eux afin d’atteindre un but personnel « d’humanité ».

Tous les cours seraient axés sur la discussion, l’expression verbale des émotions et des sentiments ainsi que sur les ressources concrètes déjà existantes, mais aussi sur celles manquantes que nous pourrions créer socialement dans le futur.

Pour les criminels en prison maintenant, c’est le même principe, mais de manière encore plus rigoureuse bien sûr.

Comme seul partage face au criminel : un intervenant avec un esprit extrêmement solide et très fort dans l’art de l’argumentation. Je vous jure qu’il ne faut jamais sous estimer une petite tête de 3 ans… surtout pas quand il mesure 6 pieds 4 pouces et qu’il a de gros bras tatoués…

Les cours d’humanité devraient contenir les problématiques suivantes et évoluer en complexité de raisonnement selon l’âge de l’enfant ou l’âge mental des criminels.

Voici un portrait global « humain » des enjeux vitaux propres à un être doué de raison, de conscience, d’intelligence et de langage articulé :

  • Qu’est-ce qui me rend heureux
  • Qu’est-ce qui me rend triste
  • Que faire si je me sens en danger
  • Que faire si je me sens agressé
  • Que faire si je ressens l’envie d’agresser quelqu’un
  • Que faire lorsque je suis en désaccord avec quelqu’un
  • Que faire si je possède certaines choses qui me rendent heureux, mais que je ne possède pas certaines autres et que j’en suis triste
  • Comment parvenir à réaliser mes rêves dans le respect des autres
  • Comment être à l’écoute de ce que je ressens, et comment être à l’écoute de ce que les autres ressentent autour de moi
  • Que faire si je suis témoin de violence excessive
  • Que faire si je ressens une envie de violence excessive
  • Que faire si je suis témoin de souffrances humaines
  • Que faire si je souffre au point de détester la vie des autres
  • Que faire si je souffre au point de détester ma propre vie
  • Etc.

Toutes ces questions sont aussi fondamentales que le fait de savoir lire, écrire, et compter. Et lorsqu’une personne aurait réussi les tests d’humanité de tous les niveaux, ce qui est certain, c’est qu’elle serait au moins dorénavant consciente et informée du portrait de l’être humain souhaitable pour vivre en paix dans notre société, peu importe ses choix personnels futurs.

Dans l’optique du « langage articulé », il faut bien sûr inclure tous les signes corporels, les expressions faciales et les réactions émotives.

Cette « section C » demeure ouverte, car les cours d’humanité doivent être le reflet de tout ce que désirent devenir les êtres humains. Je ne me considère pas du tout assez brillante pour choisir seule de tels enjeux sociaux, alors il faut comprendre que c’est un travail d’équipe, qui doit désigner les meilleures têtes pensantes du Québec et d’ailleurs, rien de moins.

D.   Prioriser notre langage articulé

Tous les criminels devraient être encouragés à « parler » dès le moment où on les accuse d’un crime, et non pas le contraire. En présence de leurs avocats? Bien sûr, car cela prévient toute violence policière. De plus, connaissant personnellement le niveau de moralité des procureurs de la défense, je gage que ce sont ces derniers qui vont se fatiguer et finalement dire à leurs clients… « vas-y, parle »!

Les droits Miranda sont des notions de la procédure pénale aux États-Unis dégagées par la Cour suprême des États-Unis en 1966 dans l’affaire « Miranda v. Arizona ».

Ce n’est pas parce que ce sont les Américains qui ont inventé ça qu’il faut encore et encore les copier à la lettre. En voyant leur devise « In God we trust », mais en prenant aussi compte de leur bombe atomique envoyée sur Hiroshima nommée « little boy » en 1945… et quelques jours plus tard… « fat man » sur Nagasaki… j’ai personnellement de sérieux doute sur la constance de leur bon raisonnement (Chapitre XII).

Je préfère tellement notre devise : « Je me souviens », qui veut au moins dire quelque chose de brillant. Car si l’être humain se servait de ses connaissances passées et présentes, au lieu de toujours vouloir mettre son destin dans les mains d’un être suprême, son évolution serait peut-être enfin plus significative? Et pourquoi pas : « In life we trust »???

Notre compréhension et le respect de la vie des autres humains devant nous, qui ont également le droit de vivre en sécurité et en paix, est fondamental et totalement réalisable. Et c’est en imposant aux criminels de développer en prison leur langage articulé grâce aux cours d’humanité 101, au lieu de leur fournir des distractions inutiles, que nous avons enfin une chance de terminer tous vainqueurs en bout de ligne.

E.   Respecter la notion de temps

La notion de temps, c’est la clef d’une vraie prison.

Pour une victime d’actes criminels, chaque seconde qui passe est une réelle torture. Croyez-moi que la notion de temps, nous on la connait dans ses moindres recoins.

Chaque seconde en prison devrait être précieuse et bien gérée. Et lorsqu’un criminel aurait fait « son temps », CELA VOUDRAIT ENFIN DIRE QUELQUE CHOSE!

Le genre de traitement psychologique où l’on demande gentiment au criminel : « Dis-moi, comment te sens-tu aujourd’hui? », c’est une véritable offense envers les victimes d’actes criminels dans un système aussi pourri que le notre présentement, où les victimes se retrouvent seules et démunies.

La vraie question répétitive à poser aux criminels est : « Explique-moi comment tu penses que la victime se sent aujourd’hui? »

Je répète encore : tous les jours, jusqu’à la fin de la sentence, même si on a déjà obtenu une réponse le jour précédant. 

Réfléchir, c’est réfléchir. Et comme on le dit si bien : « If you can’t do the time, don’t do the crime! »

Il faut qu’il y ait un SENS à toute punition. Obliger un criminel à se mettre à la place de ses propres victimes, c’est tout simplement lui apprendre la NOTION DE TEMPS, puisqu’il a lui-même choisi de voler le temps des victimes.

Conclusion :

L’éducation des criminels, une vraie prison, des cours d’humanité 101, prioriser notre langage articulé et respecter la notion de temps… je crois profondément que c’est une main gagnante.

Il faut agir en tant que société comme si nous étions de vrais bons parents.

È finita la commedia. (Fini la comédie.)

 

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